Les promises – J.-C. GRANGÉ – De la psychiatrie…

Il ne sera pas ici question d’en rajouter une louche sur un livre déjà bien chroniqué sur le web depuis sa parution en 2021. Pour l’essentiel, c’est bien du « Grangé », un  bon thriller, bien ficelé, avec une description du Berlin du troisième Reich d’une fidélité à toute épreuve, et des personnages attachants remarquablement croqués. Non, ce qui m’intéresse ici c’est un des problèmes de société soulevés par ce roman, intérêt encore accru récemment par cette nouvelle loi sur le point d’être votée au Canada :

« Le Canada va légaliser l’aide médicale à mourir pour les personnes souffrant de maladies mentales »

https://www.slate.fr/story/255206/canada-legaliser-euthanasie-aide-medicale-mourir-suicide-assiste-toxicomanes-maladies-mentales

Pour cela, nous nous attacherons à deux personnages en particulier des « promises »: Franz Beewen, SS travaillant pour la Gestapo, chargé de l’enquête sur les mystérieux assassinats des habituées de l’hôtel Adlon,  et Minna Von Hassel, comtesse et médecin, directrice d’un hôpital psychiatrique, à Brangbo. Tous deux ont en commun le souci des infortunés pensionnaires de ce centre de soins ; Beewen, parce que son propre père, traumatisé physiquement par une attaque de gaz et psychiquement par l’horreur de la guerre de 14-18, y est interné, et Minna qui s’efforce par tous les moyens de sauver ses pensionnaires de la politique d’extermination nazie.     « Cette campagne d’anéantissement des malades mentaux était sortie du bois dès 1935 et les lois de Nuremberg. Explicitement, on prônait la stérilisation des handicapés, des déments, de tous ceux que les nazis considéraient comme des anomalies de la nature. De la stérilisation à l’exécution, il n’y avait qu’un pas. Tout petit, le pas… » Ce n’est pas le moindre mérite de l’auteur, que de nous faire réfléchir à ce problème toujours actuel, sans perdre le fil de l’enquête sur le tueur au masque de marbre. Alors Nuremberg ou Montréal ? Si une personne déficiente mentale peut-être considérée comme irresponsable devant la justice, quelle valeur faut-il accorder à son consentement sur sa propre mort ? Et n’y-a-t-il pas un risque de voir le malade influencé dans sa décision par ses proches, intéressés, ou lassés de sa présence « disqualifiante » vis à vis d’une société privilégiant de plus en plus le Bling-Bling et la mise en scène ?

promises

   

 

 

 

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