Fantaisie pour un espion – Len Deighton

Ce livre est paru aux éditions de Fallois en 1993, et l’original, Spy Line, date de 1989,  34 ans donc pour ce roman d’espionnage ; c’est dire que l’on n’y trouve pas de téléphone portable, pas d’ordinateurs, et que le mur de Berlin est encore debout, tout comme l’auteur, Len Deighton, qui a maintenant plus de 90 ans bien sonnés. On y retrouve la même ambiance que dans les premiers romans de John Le carré, un Berlin glauque, et des services secrets britanniques qui ne s’embarrassent pas d’état d’âme…    Ce romancier connaît d’ailleurs actuellement une deuxième (partielle) jeunesse, à cause de son titre phare, IPCRESS, qui vient de faire le sujet d’une série TV. Une série  qui aura à mon avis bien du mal à effacer le film réalisé par S.J. Furie en 1965 dans lequel Michael Caine incarne l’espion Harry Palmer.  On peut visionner le film ici, en anglais, sur le site russe ok.ru (pas de souci pour ma part…)

https://ok.ru/video/390768757488

Qu’est-ce qui pourrait donc aujourd’hui  justifier un intérêt pour ces vieilles histoires ?  L’intrigue est un peu bizarre et peu vraisemblable: Fiona, l’épouse de l’agent Bernard Samson, et agent britannique comme lui,  est passée à l’Est, abandonnant mari et enfants dix années auparavant. Depuis Samson enquête pour son propre compte, ce qui semble déranger fortement ses employeurs… Il semble bien évident que la belle Fiona aurait été bien plus utile en restant en Angleterre, comme taupe ; c’est d’ailleurs ce que nous montre l’histoire récente de l’espion Kim Philby par exemple, qui ne passa en Russie qu’une fois découvert. Alors où est le charme ? Dans la description des caractères certainement, à travers l’opposition entre Bernard Samson, autodidacte, homme d’opération, et sa femme Fiona, recrutée à Oxford et plus « upper class ».  Il est d’ailleurs évident que Samson est une sorte de double de Len Deighton (photo), qui a fait maints petits boulots avant de percer dans le roman d’espionnage. Tout comme l’est l’anti héros de Ipcress, que le cinéma a baptisé Harry Palmer, alors qu’il est anonyme dans les romans, et qui est devenu espion pour échapper à la prison. .   S’y rajoute la nostalgie  d’un monde où l’on croyait savoir précisément où se trouvait l’empire du mal… Alors replonger dans un vieux roman d’espionnage, pourquoi pas ? deighton

Laisser un commentaire