Un chemin en Cornouailles (The fox in winter)

Encore un (vieux) petit livre du père Castor, écrit en 1980, il y a donc quarante ans par l’écrivain anglais John Branfield et traduit en français en 1985. Le livre est toujours disponible aujourd’hui, ce qui atteste de ses qualités. Si on oublie le décors, certes magnifique, des côtes sauvages de Cornouailles, où les vieux fermiers, Lettie et Tom Treloar continuent d’habiter, à quatre-vingt-dix ans, il reste un thème universel, celui de la vieillesse et de l’isolement. L expérience de l’épouse de l’auteur, infirmière de son état, donne à cet ouvrage un ton de vérité, parfois d’ailleurs difficilement soutenable pour de jeunes lecteurs. Le personnage de l’infirmière, Nancy, lui doit certainement beaucoup, mélange de compassion, mais aussi d’autorité et de détachement dans la gestion des malades qui lui sont confiés par le service de santé. A sa suite, sa fille Frances, qui termine ses études secondaires, va rencontrer Monsieur Treloar, à la faveur d’un devoir scolaire, et se prendre d’amitié pour ce vieil homme, rusé et bourru, mais si attachant. Le Renard en hiver, c’est certainement lui, symbolisé par le renard du jeu du renard et des oies, auquel il initie la jeune fille.  Un livre qui évoquera des bons et aussi des mauvais souvenirs à ceux qui ont accompagné un proche à l’hôpital, ou bien assisté leurs parents dans la vieillesse, écrit sans concession. Les travers foxde la famille de Tom, préoccupée uniquement par l’héritage, soupçonnant Nancy et sa fille de soigner le vieux couple par intérêt, sont là aussi pour ne pas oublier toutes les facettes de l’humain, bonnes ou mauvaises. Mais Frances assistera le vieil homme presque jusqu’à la fin :  » Durant quelque temps, Nancy passa tous les soirs à la ferme pour aider M. Treloar à se mettre au lit ». Si le thème de la complicité entre un vieil homme et une jeune fille est récurrent dans la littérature, il faut reconnaître qu’il est ici remarquablement traité.

Laisser un commentaire